Nos participantes au programme « Femmes Leaders de demain – Tunisie 2018 » sont en ordre de marche vers les élections municipales du 6 mai prochain.
Après la sélection de candidates venant des 4 coins de la Tunisie et présentant des profils politiques divers, toute l’équipe d’AIM était de retour (du 21 au 25 février) à Tunis pour le lancement de la troisième phase : la formation en développement personnel, en renforcement et en construction des capacités politiques. Au programme, la séance d’ouverture a réuni nos participantes, Son Excellence Michel Tilemans, Ambassadeur de Belgique en Tunisie, le Délégué Wallonie-Bruxelles auprès de la Tunisie, Christian Saelens, Son Excellence Olivier Poivre d’Arvor, Ambassadeur de France en Tunisie et Rosalie Smit, représentante de la Fondation des Verts Hollandais.
Un moment fort au cours duquel nos invité-es ont rappelé que les élections municipales donneront le la au processus de décentralisation. Une étape-clé du processus de transition démocratique au sein duquel les Tunisiennes, vu l’obligation de la parité horizontale et verticale, joueront un rôle déterminant. Cependant, force est de constater que dans les coulisses de la mise en œuvre de cette parité, les tentations masculines et les calculs politiques qui conduisent à l’éviction de nombreuses femmes qui affichent leur ambition et leur volonté de s’affirmer et d’être indépendantes, demeurent extrêmement fortes. Par exemple, nombreuses parmi nos participantes candidates aux élections municipales ont dénoncé le non-respect des accords conclus (positionnement sur la liste, membres sur cette liste, nom de la liste, etc.) avec le chef de la liste sur laquelle elles pensaient se présenter.
Fruit d’une longue et étroite collaboration entre nos coaches, Ahlem Ben Othmen, Monique Chalude, Houriya Cherif Haouat, Mouhcine Ayouche, et nos partenaires associatifs tunisiens, le contenu de cette formation est spécifique à la période de la campagne électorale et comprend différents modules liés à la confiance en soi et à l’affirmation de soi, au leadership, au genre, aux compétences en matière d’argumentation et de prise de parole, à la communication politique et à la connaissance du politique, en particulier l’échelon local auxquels s’ajoutent les aspects légaux et réglementaires qui régissent ce rendez-vous électoral essentiel.
L’intégration de l’approche genre et des mécanismes de mise en œuvre de l’égalité au niveau de la gouvernance locale et territoriale ainsi que le leadership féminin constituent la colonne vertébrale de ce premier cycle de formation. Ce dernier, mis en œuvre par une équipe multidisciplinaire et multiculturelle, se fonde sur une approche de coaching créative et de transmission du savoir et du savoir-faire qui allie l’art, l’expérimentation, le langage corporel et l’introspection. Dans un premier temps, nos coaches ont travaillé sur l’inclusion de toutes les participantes, sur l’instauration d’un climat de confiance, d’écoute active, de convivialité et sur la définition d’un code de conduite basé sur la confidentialité des échanges, le respect mutuel et la responsabilisation de chacune.
Les travaux ont été répartis selon deux formats : la plénière et les groupes restreints de 3 à 5 ou de 11 à 15 participantes. En respectant la mixité du groupe, cette répartition, réalisée sur base aléatoire, a permis de favoriser le travail de groupe, l’émergence de synergies nouvelles et des échanges sans cesse renouvelés. Les différents exercices ont impacté la conscience individuelle des participantes, nécessaire à leur développement personnel, faisant émerger un questionnement lié à leur posture de femme et aux moyens de s’autonomiser et de s’affirmer dans les sphères privée et publique. Ce travail d’introspection a ouvert la voie à un processus de réflexion et d’autocritique.
La question de l’échange est fondamentale dans le programme « Femmes Leaders de demain ». A ce titre, nos participantes ont rencontré des rôles-models : la militante Khadija Cherif, l’avocate et députée Bochra Bel Haj Hmida et la Secrétaire d’Etat bruxelloise au commerce extérieur, Cécile Jodogne. Dans le même sens et à l’initiative de Son Excellence l’Ambassadeure de Suisse en Tunisie, Rita Adam, une rencontre réunissant les femmes ambassadeures en Tunisie a été organisée le vendredi 23 février. Des moments forts enrichissants et passionnants qui confirment la nécessité de construire des ponts et des solidarités entre les Femmes.
Après 4 jours intensifs, nous sommes face à un collectif qui présente une cohésion importante et qui se définit par des marqueurs de respect, une solidarité en construction et une vision commune en matière de participation des femmes à la vie politique et de lutte contre toutes les formes de violence faites aux femmes.
Autant dire que le second cycle de formation qui aura lieu du 22 au 26 mars prochain, s’annonce riche en apprentissage et en émotion.