Lundi 28 mai, j’ai participé au rassemblement devant les institutions européennes à Bruxelles, afin d’apporter mon soutien aux avocats turcs incarcérés depuis septembre dernier à la suite d’une rafle ayant visé l’association turque des juristes progressiste !
Nous étions une trentaines de manifestants dont trois membres du Syndicat des avocats pour la démocratie (SAD) étaient présents, vêtus de leurs toges.
Le Comité belge pour la levée de l’État d’Urgence en Turquie appelle les avocats et la société civile belge à organiser des manifestations de soutien, à écrire au ministre turc de la Justice ou encore à assister au procès des avocats turcs qui devrait commencer en septembre prochain.
Le porte-parole du Comité a remarqué que la résistance de l’opposition turque se poursuit à travers le sit-in des enseignants contre les purges, les plaidoiries des journalistes incarcérés ou les actions de désobéissance des détenus politiques pour dénoncer les mesures coercitives et la torture ayant cours : « Les avocats incarcérés sont à la fois les figures de proue et les boucliers de la société civile turque ».
Au plus fort de la campagne de soutien pour les enseignants victimes des purges, une trentaine d’avocats qui assuraient leur défense, notamment de l’Association des juristes progressistes (Cagdas Hukukçular Dernegi) et du bureau du droit pour le peuple (Halkin Hukuk Bürosu), ont été arrêtés à Istanbul, Ankara et Izmir dans le cadre d’une enquête étiquetée « terroriste ».
Dispersés dans 10 prisons différentes, ils attendent leur procès depuis près de neuf mois dans des conditions inquiétantes, selon le Comité qui dénonce des violences physiques récurrentes. Il avance que l’avocat Engin Gökoglu a eu le bras cassé après avoir désobéi aux gardiens. Leur courrier serait aussi largement censuré.