A la demande de plusieurs membres du staff du groupe socialiste du Parlement bruxellois, j’ai pris l’initiative d’organiser un voyage d’étude en Israël-Palestine.
Je vous livre nos impressions et quelques éléments de notre programme en deux fois. Nous sommes à la moitié du voyage.
Première partie :
- Ramallah : après un passage au mémorial de Yasser Arafat, nous avons rencontré Yahia Al-Salqan, le responsable de l’association PITA (http://www.pita.ps),qui regroupe près de 150 organisations IT dans toute la Palestine, y compris Gaza. La mise en réseau de ce secteur qui ne connaît pas de frontières, est essentielle pour l’avenir de la Palestine
- Camp de réfugiés AIDA à Bethléem et rencontre avec l’association NOOR, une association fondée par des mères d’enfants handicapés qui a pour but de donner à ces enfants l’opportunité d’étudier et de recevoir des soins spécifiques. Ce projet a été largement soutenu par Wallonie-Bruxelles International, suite à la visite de Paul Magnette en 2016. Une confrontation en direct avec la situation des réfugiés palestiniens.
- Le 5 avril, nous avons visité la ville de Rawabi au cœur de la Cisjordanie : un projet visionnaire d’un homme d’affaires palestinien, Bashar Masri, dont l’ambition est d’y amener plus de 20.000 habitants de niveau moyen dans les 5 prochaines années. Rawabi n’existait pas il y a 5 ans ; près de 5.000 personnes y vivent déjà. Tout a été pensé à l’avance, y compris l’accès à l’eau au cas où Israël en couperait l’accès, la gestion des déchets, la mobilité. La Fondation Rawabi a été mise sur pied en 2011 avec l’objectif de développer la création d’emplois, le soutien à la créativité et de proposer des programmes sociaux et culturels. http://rawabi.ps/foundation/
- Le soir, à Ramallah, nous avons assisté à un premier concert du Festival de Al Kamandjati (https://mailchi.mp/e4baaed3f81c/dwysfo5ezl?e=91ddcd5bad)
- Ce samedi, journée dans le désert du Néguev pour découvrir les réalités de la vie de la communauté bédouine : visite d’un village non-reconnu, Al Zarnouk, et conversation avec un de ses leaders, Jaber A Waiter, y compris sur le statut des femmes (en effet, la polygamie est encore très fréquente dans cette communauté tribale). La situation de ces dizaines de villages non-reconnus est indescriptible : ces citoyens israéliens, qui refusent d’abandonner leurs terres et d’être regroupés dans des villes comme proposé par le gouvernement, vivent dans des bidonvilles, sans accès à l’eau et à l’électricité et leurs maisons sont régulièrement détruites pour permettre le développement de villages juifs. Ensuite, rencontre émotionnelle avec Raed Avi Alkian et son épouse Mariam dans le village non-reconnu de Umm Al-Hiram. L’oncle de Raed a été tué l’an dernier alors qu’il tentait de s’opposer à la destruction de sa maison dans un face à face tragique avec la police. Le village dans son entièreté fait face à un ordre de destruction pour permettre la création d’un village juif à sa place. N’oublions pas que nous parlons ici de citoyens israéliens !!
- Ce dimanche 8 avril, visite de la Vieille Ville de Jérusalem et du musée de la Shoa, le Yad Vashem.
Quelques impressions :
Les événements dramatiques qui se déroulent pour la seconde semaine consécutive à la frontière entre la Bande de Gaza et Israël ne semblent pas avoir un impact direct sur les Palestiniens de Cisjordanie et de Jérusalem-Est. Ils sont profondément désabusés face à leur leadership, l’Autorité palestinienne et ils ont compris qu’en attendant une hypothétique solution du conflit entre eux et Israël, ils doivent se concentrer sur l’éducation de leurs enfants, une lutte non–violente contre le système israélien et pour la démocratie en leur sein.
Découvrir la ville de Rawabi avec ses habitants concentrés sur l’emploi, l’accès aux nouvelles technologies et la gestion de leur ville nous a permis de mieux comprendre cet état d’esprit.
Il en a été de même avec la découverte du Festival international organisé dans toute la Palestine durant 2 semaines par Al Kamandjati, une association dédiée à l’enseignement de la musique et la promotion de la culture.