Dimanche 28 septembre, à 15.00 Daniel Barenboim donnera un récital Schubert pour soutenir le fonds pour les étudiants syriens réfugiés. Ce fonds, mis sur pied à l’initiative de J.Sampaio, ancien président du Portugal et ancien Haut Représentant de l’ONU pour l’Alliance des Civilisations, permet à un nombre important d’étudiants syriens de faire leurs études universitaires dans plusieurs pays et, particulièrement, à ce stade, au Portugal, en Suisse, aux Etats-Unis, en Turquie et dans d’autres pays voisins de la Syrie.

L’objectif de ce concert est de réunir des fonds qui permettront d’offrir des bourses à un nombre plus important d’étudiants et d’élargir le projet à d’autres pays.

 

Pour moi, cette initiative est une des rares lueurs d’espoir pour l’avenir de la Syrie : ces étudiants seront prêts à s’investir dans leur pays lorsque la démocratie et la liberté prévaudront.

Ces bourses leur offrent aussi une perspective d’avenir face au désespoir qui les envahit.

 

Je ne peux que vous inviter à prendre des places rapidement pour ce concert exceptionnel en vous connectant sur le site de Bozar

www.bozar.be

 

J’ai eu le bonheur et la chance d’interviewer Daniel Barenboim dans le cadre de la création de l’orchestre West-Eastern Divan, voici l’interview :

Une rencontre avec Daniel Barenboim

C’est chez lui à Berlin, au milieu des livres, avec l’écho d’une répétition de violon dans la pièce
adjacente et au milieu d’un oasis de verdure, que j’ai rencontré Daniel Barenboim.
De quand date votre prise de conscience de la nécessité d’un état palestinien à côté de l’Etat
d’Israël?
C’était en septembre 1970 à l’époque de “Septembre noir” en Jordanie. J’étais en Australie et
j’ai lu dans la presse une déclaration de la Première Ministre de l’époque, Golda Meir. Elle
disait : « Mais pourquoi parle-t-on des Palestiniens ? Nous sommes les Palestiniens ! » Je me
suis dit : « non ce n’est pas vrai ! Il y a quelque chose qui ne va pas. Et c’est là où je me suis
rendu compte qu’il fallait avoir une autre approche de la solution du conflit israélo-palestinien.
C’est comme cela que j’ai commencé à lire Edward Saïd. Plus tard, j’ai aussi abordé les
« nouveaux historiens israéliens », Benny Morris « quand il était de ce côté-là », Ilan Pappe et
puis d’autres.
Quand ma famille a émigré en Israël en 1952, j’avais 10 ans.
Dans le narratif israélien, et dans le système scolaire, les Palestiniens n’existaient tout
simplement pas. Nous vivions à Tel-Aviv et nous n’étions pas du tout conscients de ce qui
s’était passé autour de la création de l’Etat d’Israël en 1948. L’histoire qu’on nous enseignait
racontait que les Juifs s’étaient installés sur « une terre vide pour un peuple sans terre ».
L’idée du droit du peuple juif de vivre en Palestine, que je considère toujours valable, était liée à
une certaine interprétation de l’histoire. Il y a des vérités et des mensonges et quand on ne veut
pas dire quelque chose, on a recours à des interprétations. C’est comme dans la musique : on
dit que l’interprétation c’est quelque chose qui permet d’interpréter le texte d’une certaine façon
mais quand on change le texte, ce n’est plus de l’interprétation, c’est un manque
d’interprétation. Et c’est aussi le cas pour les narratifs historiques.
Et j’ajoute aussi une critique morale des politiques des différents gouvernements israéliens et de
leurs stratégies ou plutôt de leur manque de stratégie. Où cela va-t-il nous mener ? Oublions
pour l’instant le problème palestinien. Comment cela s’est-il développé ?
L’immigration d’un million de Juifs d’Union soviétique dans les années 1990 a joué un rôle
important dans l’évolution de la société israélienne. Ils sont arrivés en Israël après avoir
souffert durant plus d’un siècle d’un antisémitisme virulent. Ils se disent qu’il sont chez eux
maintenant et ils influencent lourdement la vie politique dans le pays avec une « mentalité
soviétique ».
Et à l’autre extrémité du paysage politique, on trouve les extrémistes religieux américains qui
sont le fer de lance de la colonisation des Territoires occupés. Tout cela constitue un mélange
très détonant et dangereux pour l’avenir de l’Etat d’Israël.
Quand avez-vous rencontré Edward Said ?
En 1992, tout à fait par hasard.
J’étais arrivé à Londres et j’étais en train de m’enregistrer à l’hôtel. Un Monsieur s’est
approché de moi et m’a dit : « vous êtes Daniel Barenboim ?
Je suis un grand admirateur. Je m’appelle Edward Said ».
Je me suis exclamé. Il était surpris. Je lui ai dit : « Je ne connaissais pas votre visage mais je
connais votre nom ». A l’époque, j’avais lu « Culture et impérialisme ».
Je n’avais pas encore lu « Orientalisme ».
Nous avons bavardé. J’avais rencontré des politiques palestiniens, des gens intelligents comme
dans tous les peuples. Mais jamais un vrai intellectuel, surtout quelqu’un qui avait des
connaissances profondes de la musique. Et nous avons parlé dans le hall de l’hôtel.
A un moment j’ai interrompu la conversation. Je lui ai dit : « j’ai une répétition avec Pierre
Boulez. Je dois y aller ».
Il m’a répondu qu’il comptait venir au concert le soir-même.
Nous avons décidé de nous retrouver après la répétition.
Et nous sommes devenus amis instantanément. Et je dois dire- je crois que c’était pendant le
printemps de 1992- que jusqu’au jour de sa mort, nous nous sommes parlés tous les jours.
Peu importait où il était et où j’étais.
C’était vraiment une espèce de symbiose, une amitié très profonde.
Et comment est née chez Edward Said et vous l’idée de fonder l’orchestre West-Eastern
Divan?
Nous n’avions pas l’idée de fonder un orchestre.
C’est aussi une légende qui n’est pas exacte.
L’idée est née quand la ville de Weimar a été déclarée Capitale culturelle européenne en 1999.
J’ai reçu un appel en 1998, d’un certaine Monsieur Kaufman qui était le directeur de
l’événement. Il est venu me voir à Bayreuth pour me demander de lui donner un coup de main
pour la programmation musicale. Il était plutôt un homme de théâtre et de ballet. Et il avait peu
de connaissances dans le domaine de la musique. Un homme très rigoureux qui savait ce qu’il
savait mais aussi ce qu’il ne savait pas. Et évidemment on ne peut pas faire « Weimar capitale
de la culture européenne » sans penser à la musique. J’aurais bien voulu y participer mais je
n’avais pas le temps. A l’époque j’étais directeur artistique, et pas seulement directeur musical
comme maintenant du Berliner Staatsoper. J’étais aussi directeur musical de l’Orchestre de
Chicago. Je dirigeais deux opéras par an à Bayreuth. Et j’avais mon piano.
Monsieur Kaufman me dit : « c’est très dommage parce que vous êtes le seul à pouvoir le
faire ». Je lui ai répondu : « Ne me flattez pas. Je veux bien vous aider à trouver quelqu’un
pour vous aider à monter un beau programme ». Et il me dit alors: « Weimar c’est quand même
quelque chose de très spécial. Cela représente le meilleur et le pire de l’histoire allemande ».
Je dois avouer que j’avais oublié à ce moment-là que Buchenwald était à 5km de Weimar. Il me
l’a rappelé. Et c’était un vrai séducteur intellectuel. J’avais mauvaise conscience ; on avait dîné
très tard et je me suis entendu dire – parfois la langue parle avant la tête – écoutez, si vous
voulez poser un acte utile et important par rapport à cela, il faut faire quelque chose pour Israël
et la Palestine parce que c’est là le coeur du problème. Essayez d’organiser un forum de
discussion pour des jeunes musiciens du monde arabe et d’Israël. Si vous voulez, je peux en
parler avec mon ami Edward Said ».
C’était déjà tard dans la nuit. J’ai appelé Edward qui était à New York. Il m’a dit : « Tu es fou !
Ce sera à nouveau un projet israélien avec des alibis arabes ». Je lui ai répondu : « Pas du tout »
et je l’ai convaincu. Nous avons décidé d’organiser des auditions en commençant dans le
monde arabe parce qu’en Israël on sait ce qu’il y a comme talents musicaux. Mais on n’avait
aucune idée de ce qui existait dans le monde arabe.
Et j’ai forcé Kaufman à organiser ces auditions. J’ai envoyé mon assistant de l’Opéra de Berlin.
Et nous avons fait des auditions à Beyrouth, à Damas, à Amman et au Caire. Je dois que ce ne
fut pas facile du tout même si ces auditions étaient organisées par le Goethe Institute. Et vous
pouvez imaginer ma stupéfaction quand nous avons reçu plus de 200 candidatures du monde
arabe seul. Pas toutes de bon niveau, loin de là. Et alors, mon assistant a ramené le nombre de
candidats de 200 à 60. Et ensuite, il m’a amené toutes les bandes des enregistrements des 60.
J’ai réduit le nombre à 30. Et j’ai dit : « mais avec cela, il faut faire un orchestre, c’est
évident ! ». Et c’est ainsi qu’est née l’idée du West-Eastern Divan.
Ensuit, nous avons organisé des auditions à Tel-Aviv et à Jérusalem. Nous avons sélectionné
30 Israéliens. En plus des 60 Arabes et Israéliens, nous avons choisi 15 jeunes musiciens
locaux de Weimar.
Comment étaient les relations entre les jeunes ?
Au début, il y avait une sorte de curiosité réciproque. Chacun éprouvait le besoin externe de
contrôler l’expression de ses sentiments. Ce n’était pas seulement la première fois que des
Israéliens et des Syriens se rencontraient. C’était la première fois que des Palestiniens d’Israël,
de Nazareth rencontraient des Arabes d’autres pays arabes.
Mais très vite, les relations ont changé à cause de l’orchestre et du sport ; ils jouaient au pingpong
et au football. Et la glace s’est brisée.
Ils ont passé combien de temps ensemble à Weimar ?
Trois semaines. Et après nous avons donné un concert Et nous nous sommes dit : ce n’est pas
possible. Nous ne pouvons pas nous contenter d’une seule fois.
Et nous avons décidé de recommencer l’année suivante.
Mais Monsieur Kaufman m’a dit: « je n’ai pas les moyen de financer à nouveau un tel projet ».
En effet, c’est très cher : faire venir ces jeunes du Moyen Orient et réunir des professeurs de
Chicago et de Berlin. Ce sont des sommes considérables.
Heureusement des membres du « Board » de l’orchestre de Chicago sont venus nous écouter.
Et ils ont dit : « nous voulons organiser une session de l’orchestre à Chicago ».
Donc en 2001, nous sommes allés à Chicago.
C’était une année très difficile. C’était l’Intifada. La situation en Palestine et en Israël était
dramatique. Et j’étais très déprimé. J’en avais assez. J’ai dit à Edward : interrompons pour une
année parce que je ne vois pas comment on peut poursuivre dans de telles circonstances.
Il m’a répondu : « tu as probablement raison mais si on arrête maintenant, cela ne va jamais
reprendre ».
Et on était à ce stade de la discussion quand j’ai reçu un appel d’un ami espagnol qui m’a dit
que la Fondation des Trois Cultures était intéressée. Bernardino Leon, son directeur, est venu
me voir. Il est venu un jeudi. On avait concert le soir et je suis allé dîner avec lui après le
concert. Le vendredi matin j’étais libre et nous avons passé la matinée ensemble. Et c’est ainsi
que nous sommes allés en Andalousie.
Et à Séville, vous avez commencé en 2002 ?
Oui
Les jeunes maintiennent-ils à des relations ?
Comment voyez-vous l’impact de cette expérience sur eux.
Un orchestre, c’est un miroir de la société.
Il y a des gens curieux, et des gens qui s’en foutent.
Il y a des gens intelligents et des gens moins intelligents.
La seule chose qu’ils ont en commun c’est leur passion pour la musique.
A part cela, c’est comme dans la vie.
Il y a des gens qui maintiennent des relations et il y en a d’autres qui ne veulent pas.
Il y en a qui s’entendent très bien.
Il y a ceux qui voient le côté humain et politique du projet.
Il y en a qui sont déçus dans le sens où ils ne sont pas arrivés à convaincre les autres de leur
point de vue.
L’idée d’Edward était de créer les circonstances pour que la curiosité amène chacun à vouloir
écouter l’autre et essayer de comprendre la logique de son argument surtout quand on n’est pas
d’accord. Nous n’avons jamais cherché à trouver un consensus.
Si on avait tenté de le faire, cela aurait signifié la fin de l’orchestre en deux ou trois ans.
Quand ils sont ensemble, ils essayent de parler de leurs narratifs respectifs ?
Nous avons eu des discussions nombreuses, surtout au début. Ces dernières années, beaucoup
moins parce qu’on a fait toute la trajectoire. Il n’y a plus rien de nouveau à dire sur tout cela.
Et comme il n’y a pas eu tellement de changement dans le personnel de l’orchestre récemment,
parce que le niveau est tellement élevé qu’on n’a pas réussi à trouver au Moyen-Orient des
jeunes d’un tel niveau.
C’est la raison pour laquelle que j’ai commencé à mettre sur pied un deuxième orchestre.
Vous pouvez m’en parler un peu ?
Nous nous sommes produits dans tous les centres musicaux les plus prestigieux du monde.
Nous avons joué à Carnegie Hall, à Salzbourg pratiquement tous les ans. L’orchestre est arrivé
à un niveau musical exceptionnel au point qu’il devenait de plus en plus difficile de trouver des
jeunes musiciens d’une telle qualité. On se disait : on ne va pas sélectionner des musiciens
juste parce qu’ils viennent de la région. Et laisser les meilleurs partir pour le principe d’avoir
une rotation.
Il y a deux ans pendant une des réunions de l’orchestre, – nous organisons toujours des
discussions avec les jeunes musiciens – certains ont suggéré de former un second orchestre,
une espèce d’académie. Je me suis dit que c’était une idée géniale. L’année dernière nous avons
démarré avec cet orchestre que nous avons appelé Al Andalous et qui était composé de
nouveaux musiciens plus jeunes et moins développés.
Nous n’avons pas mélangé les deux orchestres mais les musiciens du Divan ont travaillé avec
ceux d’Al Andalous comme mentors.
Les musiciens de Al Andalous vont-ils aussi donner des concerts ?
Les gens du Moyen Orient qui sont en général des sémites, Juifs et Arabes, apprennent à une
vitesse extraordinaire, beaucoup plus que les Européens.
En deux semaines de travail, ces adolescents de 16-17 ans qui n’avaient jamais joué dans un
orchestre ont réussi à monter la 1ere Symphonie de Beethoven.
Y a-t-il un lien pour vous entre tout ce travail et la réconciliation, l’idée de réconciliation ?
Le Divan a changé la vie de tous les gens qui sont passés par lui.
La vie de Edward et la mienne.
Celle des membres de l’orchestre et aussi celle de tous les gens qui travaillent avec eux.
Parce qu’on a vraiment la sensation de travailler avec quelque chose d’essentiel en faisant cela.
Et j’ai beaucoup d’admiration pour les musiciens parce qu’on a besoin de beaucoup de courage
pour venir participer à cet orchestre.
Quand vous pensez à la société, que ce soit à Tel-Aviv ou à Ramallah ou à Damas, ce projet
n’est pas vu d’un bon oeil.
Mais, je le répète, le West-Eastern Divan a changé la vie de tout le monde.
Je crois que c’est comme la médecine alternative.
La médecine alternative cela prend plus de temps mais elle traite vraiment la cause pas les
symptômes.
Vous avez joué à Ramallah. Comment se fait-il que vous n’ayez pas encore donné un concert
en Israël ?
On ne peut pas. C’est impossible. Comment voulez-vous qu’on le fasse ?
Les Arabes ne peuvent pas venir en Israël et les Israéliens ne peuvent pas entrer en Syrie ou au
Liban. Je ne suis pas certain que les Israéliens acceptent la présence de Syriens ou de Libanais.
Et je ne pense pas que les Syriens ou les Libanais acceptent de se produire en Israël.
Ils ont peur des répercussions négatives dans leur pays.
Pouvez-vous me dire quelques mots du concert que vous avez donné récemment à Gaza ?
Gaza c’était tout autre chose.
Ce n’était pas le Divan.
Je trouve que ce blocus de Gaza est absolument inacceptable tant sur le plan moral que
stratégique.
Je voulais montrer aux habitants de Gaza qu’il y a des gens en Europe qui pensent à eux et qui
veulent leur apporter autre chose que de la nourriture ou du matériel de construction.
J’ai donc parlé avec des chefs d’orchestre avec lesquels j’ai des relations depuis un demi siècle,
ceux du « StaatsKappelle » de Berlin, du Philharmonique de Berlin, du Philharmonique de
Vienne, de la Scala de Milan et de l’Orchestre de Paris.
Je voulais déjà l’organiser l’année précédente.
A l’époque nous voulions passer par Erez (par Israël) et le gouvernement israélien a refusé.
J’ai rencontré par hasard l’ambassadeur palestinien à Berlin au mois de mars de cette année.
Je connaissais très bien son père: Haïdar Abdel Shafi.
Je lui ai parlé du projet.
Il m’a dit que c‘était possible avec le nouveau gouvernement égyptien. Il a organisé une
rencontre avec l’ambassadeur égyptien à Berlin et son gouvernement a accepté de faire ouvrir
l’aéroport d’El Harish.
Vous êtes donc arrivés avec un avion à El Harish ?
Et c’était merveilleux parce ce qu’il y a un côté comique dans ce type d’aventure.
El Harish était un aéroport militaire.
Donc nous avons atterri mais il n’y avait personne pour nous accueillir et vérifier nos
passeports.
Nous avons attendu plus de deux heures et demi jusqu’à ce qu’un officiel vienne tamponner
nos passeports
Après une heure d’attente on en a eu marre et j’ai proposé aux musiciens de sortir leur
instruments.
Et nous avons répété dans le terminal de l’aéroport de El Harish
Et comment était l ‘accueil des habitants de Gaza ?
Magnifique. Ils nous ont réservé un accueil enthousiaste. Je crois qu’ils étaient très touchés par
l’aspect humain de notre projet.
Vous n’avez pas eu de problème avec le Hamas pour entrer à Gaza ?
Notre concert à Gaza avait été organisé par UNRWA (l’Agence des Nations Unies pour les
Réfugiés palestiniens), parce que je suis Messager de la Paix des Nations Unies.
Et vous comptez poursuivre cette idée ?
J’ai eu il y a deux semaines un appel des responsables de UNRWA disant que les habitants de
Gaza qui avaient été impliqués dans notre concert avaient demandé si je ne voulais pas
organiser un festival tous les ans à Gaza. Je compte bien réaliser ce nouveau projet !

BOZAR ce mois-ci : nous avons la chance de pouvoir l’accueillir à Bruxelles :  plus d’infos en cliquant ICI 🙂