Pour la deuxième année consécutive, nous nous sommes rendus en Israël et en Palestine avec un groupe d’une quarantaine de jeunes issus de trois écoles bruxelloises. Le projet « Israël-Palestine : Pour mieux comprendre » a pour objectif de faire découvrir à des jeunes bruxellois la complexité du conflit israélo-palestinien qui est souvent présenté de façon manichéenne chez nous, ce qui conduit à créer des tensions entre les communautés. Comme je le dis souvent : nous ne cherchons pas à faire la paix au Moyen-Orient mais tenter de faire la paix chez nous !
For the second year, we’ve been to Israel and Palestine with a group of forty young people studying in three Brussels schools. The goal of our project “Israel Palestine: to better understand” is to make young people from Brussels understand how complex the Israeli-Palestinian conflict is. Indeed, in Europe, the conflict is often presented in a Manichean way and it contributes to create tensions between communities. As I’m used to say: “We’re not trying to make peace in the Middle East, but we’re trying to make peace in our own country!”
Cette année, ce sont l’Athénée des Pagodes, l’Athénée Charles Janssens, et l’Institut de Mot Couvreur, qui ont participé au projet. Une fois de plus, l’expérience fut inoubliable tant pour élèves que pour les professeurs et pour nous ! Au programme : une semaine de visites et de rencontres marquantes tant en Israël qu’en Palestine.
This year, the three Brussels schools were Athénée des Pagodes, Athénée Charles Janssens, and the Institut de Mot Couvreur. This time again, the experience was unforgettable for the students but also for the teachers and for us! During one week, we visited important places and we met inspiring people in Israel and in Palestine.
Dans les temps forts du séjour, il y a tout d’abord eu Jérusalem, avec un passage dans la Vieille Ville et les Lieux Saints et la visite du Mémorial Yad Vashem dédié aux victimes de la Shoah.
Amongst the outstanding moments of the trip, we visited in Jerusalem the Old City and the Holy Places. Afterwards we visited the Yad Vashem Memorial for the victims of the Shoah.
Le groupe a aussi eu l’occasion de rencontrer d’autres jeunes de leur âge et d’échanger avec eux « pour mieux comprendre ». Ainsi, nous avons rencontré des lycéens palestiniens de Jérusalem-Est, des adolescents du camp de réfugiés de Deheishe près de Bethléem, des lycéens palestiniens-israéliens de l’école Al-Mutran de Nazareth et enfin des lycéens israéliens à Tel Aviv. Avec chaque groupe, nous avons d’abord travaillé sur des questions thématiques (« l’identité », « la crise des réfugiés en Europe et au Moyen-Orient », etc.). Les jeunes ont aussi partagé des moments conviviaux comme lors d’un concert de musique orientale, d’un match de football ou encore d’une soirée volleyball sur la plage avec les lycéens israéliens de Tel Aviv ET les lycéens palestiniens de Jérusalem-Est !!
The Belgian students also had the opportunity to meet other young people from their age and to exchange opinions with them “to better understand”. We met Palestinian high school students from East-Jerusalem; teenagers from the Deheishe refugees camp close to Bethlehem; Palestinian-Israeli students from the Al-Mutran school in Nazareth and finally Israeli students from Tel Aviv. With each group, we first worked on thematic questions (“the identity”, “the refugees crisis in Europe and in the Middle East”, etc.). The group also shared friendly moments such as an oriental music concert, a football game or a volleyball night on the beach with Israeli students from Tel Aviv AND Palestinian students from East-Jerusalem.
Durant cette semaine, nos élèves ont aussi pu entendre les témoignages de représentants de la société civile. Nous nous sommes rendus dans le camp de réfugiés de Aida à Bethléem où une association de mères d’enfants handicapés s’organisent en cuisinant et donnant des cours de cuisine pour collecter des fonds afin de créer une école spécialisée pour enfants handicapés. Nous sommes également allés à Laquie, grand village bédouin du Néguev, où nous avons rencontré une association qui soutient les femmes et les enfants des villages bédouins « non-reconnus » qui ne reçoivent aucune aide de l’Etat central. Finalement, nous avons visité Ecome « Centre pour la Paix et l’Ecologie » qui réunit des Palestiniens et des Israéliens autour d’un projet écologique.
During this week, our students also heard testimonies from the civil society. We went to the Aida refugees camp close to Bethlehem where a group of mothers who have children with handicap cook and give cooking classes to raise money to create a specialized school. We also went to Laquie, a big Bedouin village in the Negev, where we met an association which helps women and children from “unrecognized” Bedouin villages. Indeed these unrecognized villages don’t receive any help from the government. Finally, we visited Ecome, a “Center for Peace and Ecology”, which gathers Palestinian and Israeli people around an ecological project.
Enfin, nous avons eu la chance d’écouter Elie Barnavi, ex-Ambassadeur israélien en France et historien, et Avirama Golan, journaliste et auteure israélienne. Ils nous ont tous les deux parlé de la dimension politique et socio-économique en Israël.
Finally, we had the chance to listen to Elie Barnavi, the former Israeli Ambassador in France and Professor of History at the University, and Avirama Golan, Israeli journalist and writer. They explained us Israel from a political and socio-economic point of view.
Un très beau voyage qui s’est donc clôturé la semaine dernière, mais le meilleur est encore à venir : Nos quarante jeunes deviendront des ambassadeurs du vivre-ensemble et iront à la rencontre d’autres jeunes bruxellois cette année.
A wonderful trip which came to an end last week, but the best is yet to come: Our forty young people will become ambassadors for peace and dialogue and therefore will meet other Brussels young people this year.
Pour conclure, quelques mots d’un magnifique poème de Mahmoud Darwich, sur lesquels nos élèves ont travaillé :
To conclude, here is a beautiful poem of Mahmoud Darwich (Below in English), on which our students worked:
Et l’identité ? Je dis. Il répond : Autodéfense…
L’identité est fille de la naissance.
Mais elle est en fin de compte l’œuvre de celui qui la porte,
Non le legs d’un passé. Je suis le multiple…
En moi, mon dehors renouvelé…
Mais j’appartiens à l’interrogation de la victime.
N’étais-je de là-bas, j’aurais entraîné mon cœur
À y élever la gazelle de la métonymie…
Porte donc ta terre où que tu sois…
Et sois narcissique s’il le faut.
Exil est le monde intérieur
Exil est le monde extérieur
Qui es-tu alors entre les deux ?
What about identity? I asked.
He said: It’s self-defence
Identity is the child of birth, but
at the end, it’s self-invention, and not
an inheritance of the past. I am multiple…
Within me an ever new exterior. And
I belong to the question of the victim. Were I not
from there, I would have trained my heart
to nurture there deers of metaphor…
So carry your homeland wherever you go, and be
a narcissist if need be
The outside world is exile,
exile is the world inside.
And what are you between the two?