Il y quelques jours, une « information » lancée par Al Jazira et reprise par de nombreux médias, dont la RTBF, dénonçait des coupures intentionnelles d’eau par Israël dans les territoires occupés en ce mois de Ramadan. Cette information, qui a soulevé énormément d’indignation sur les réseaux sociaux et a provoqué un déferlement de propos haineux et antisémites, était en fait, erronée. Si des tensions et des discriminations autour de l’accès à l’eau existent bien dans les Territoires Occupés et sont à l’origine de ces coupures, c’est faire preuve de malhonnêteté intellectuelle que d’affirmer qu’elles ont été intentionnellement programmées par Israël pour accabler les Palestiniens en plein mois de Ramadan.

La grande journaliste israélienne, Amira Hass a publié 2 articles sur le sujet dans le quotidien Haaretz, mettant l’accent avec précision sur les discriminations criantes en matière d’accès à l’eau entre la population  palestinienne vivant en Cisjordanie et à Gaza et les colons israéliens. Elle expliquait aussi qu’il existe des désaccords et jeux de pouvoirs politiques entre le gouvernement israélien  et l’Autorité palestinienne concernant la rénovation des canalisations vers les Territoires Occupés et que ces désaccords ont conduit à l’usure et à une rupture de certains de ces canaux. La compagnie israélienne des eaux, Mekorot, a depuis fait le nécessaire pour rétablir l’accès à l’eau dans les villages qui en avaient été privés.

L’instauration d’une paix durable entre les deux peuples israélien et palestinien passera par la négociation en prenant en compte les violations du droit international. Pour que les critiques, nécessaires et légitimes puissent être entendues, nous nous devons d’être précis et de relayer des informations avérées. Lorsque des rumeurs sensationnelles qui visent un pays, un peuple ou un groupe social sont propagées et diffusées sans regard critique, sans être étayées par des faits tangibles et vérifiés, l’émotionnel prend le dessus et conduit aux pires élucubrations racistes, xénophobes, islamophobes, et, comme nous l’avons vu récemment, antisémites sur les réseaux sociaux.

Notre responsabilité dans ces temps difficiles doit être de soutenir toute initiative, qu’elle provienne de la communauté internationale ou de la société civile qui se bat en Palestine et en Israël, pour une solution pacifique du conflit, dans le respect des droits et des aspirations de chacun. Et nous n’avons certainement pas besoin de discours sensationnalistes ou infondés qui contribuent seulement à jeter de l’huile sur le feu chez nous.