Suite aux commémorations du centième anniversaire du génocide arménien, la European Armenian Federation for Justice & Democracy a organisé une visite de parlementaires en Arménie et au Nagorno-Karabakh.
Nous étions six députés, tous impliqués d’une manière ou d’une autre dans le dialogue turco-arménien : Julie De Groote, Présidente du Parlement Francophone Bruxellois (CDH), Karim Van Overmeire (NVA), député flamand ; André du Bus (CDH), Hervé Doyen (CDH), Fatoumata Sidibé (FDF) et moi-même, député(e)s bruxellois(es).
Durant une semaine au début du mois de septembre, notre délégation a rencontré des autorités politiques et religieuses, des membres de la société civile, du monde académique et des jeunes.
J’ai été impressionnée par les initiatives mises en place pour stimuler économiquement ce pays très pauvre. L’Arménie et les Arméniens placent une bonne partie de leurs espoirs et de leurs efforts dans l’éducation des jeunes. Un bel exemple en est le centre TUMO (Center for Creative Technologies) qui se trouve à Yerevan : il s’agit d’un centre d’apprentissage des nouvelles technologies presque entièrement gratuit où les adolescents peuvent s’essayer à toute forme de création artistique et technologique (jeux vidéo, musique, photographie, dessin, graphisme). Ce centre a été entièrement financé par un membre de la diaspora arménienne des Etats-Unis.
Nous avons bien évidemment parlé avec nos interlocuteurs du centenaire du génocide et constaté que le sentiment d’appartenance religieuse et identitaire des Arméniens est très fort. Les personnes que nous avons rencontrées ont cependant tenus à mettre l’accent sur le conflit qui se poursuit encore aujourd’hui (à un niveau faible) entre l’Arménie et l’Azerbaidjan. Les deux pays se disputent le territoire du Nagorno-Karabakh autour de la dissolution de l’URSS. Ce territoire, majoritairement peuplé d’Arméniens a déclaré son indépendance suite à un conflit meurtrier mais n’a jamais été reconnu par la communauté internationale. Depuis plus de vingt ans, un conflit de basse intensité se déroule aux frontières du Nagorno-Karabakh avec l’Azerbaidjan dans l’ignorance la plus totale.
Dans ce contexte, des femmes et des hommes, Arméniens et Azeris tentent de maintenir le contact et de réfléchir à une résolution pacifique du conflit.
Il est donc absolument nécessaire d’y trouver une solution. Et si, modestement, notre délégation peut contribuer à cette réflexion, nous serons heureux d’y participer !