Suite aux attentats du Musée du Bardo et de Sousse, et à la visite du groupe PS du parlement bruxellois à Tunis, par laquelle nous voulions exprimer notre soutien et notre fraternité avec le peuple tunisien qui se bat pour instaurer la liberté et la démocratie après plus de cinquante ans de dictature.

Cette visite nous a convaincu que nous devions aller plus loin pour soutenir nos amis tunisiens. C’est pourquoi mon collègue Philippe Close, échevin du tourisme à la Ville de Bruxelles, a proposé de mettre la Tunisie à l’honneur des Plaisirs d’Hiver 2015.

Nous avons alors travaillé ensemble pour donner d’autres dimensions à cet événement festif en invitant des personnalités du monde politique et culturel qui représentent la Tunisie et envoyer un message fort à nos compatriotes : la Tunisie est un beau pays qui se bat pour sa liberté et nous devons continuer à nous y rendre net les soutenir de toutes les façons possible.

Après une belle soirée de lancement des Plaisirs d’Hiver organisée par l’Office du Tourisme Tunisien, nous avons reçu le 7 décembre le romancier franco-tunisien Hédi Kaddour qui a récemment reçu le Grand Prix de l’Académie Française et a été finaliste du Prix Goncourt pour son ouvrage « Les Prépondérants ». Il nous a parlé de son livre, de littérature et de son parcours atypique partagé entre Tunisie, France et Maroc.

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Rencontre littéraire avec Hédi Kaddour et Ali Serghini comme discutant

Puis cette semaine, nous avons eu le grand l’honneur et le plaisir de recevoir le Quartet du Dialogue national tunisien, composé de représentant de l’UTICA (organisation patronale), l’UGTT (syndicat), la Ligue tunisienne des droits de l’Homme et le Bâtonnier de Tunisk dans la foulée de la cérémonie  d’Oslo, au cours de laquelle ces organisations ont reçu le Prix Nobel de la Paix pour avoir permis à leur pays de poursuivre le processus de démocratisation engagé suite à la révolution de 2011. Alors que deux grande personnalités de l’opposition, Chokri Belaïd et Mohammed Brahmi, venaient d’être assassinées, ces quatre organisations se sont réunies afin d’organiser des négociations entre partis politiques et assurer la transition démocratique.

Rencontre entre la FGTB, l’UGTT et une délégation de la Ville de Bruxelles

Rencontre entre la FGTB, l’UGTT et une délégation de la Ville de Bruxelles

Que retenir de ces cinq années?

Beaucoup d’espoir tout d’abord: la Tunisie a prouvé qu’il était possible pour un pays qui n’avait alors connu que l’autorité coloniale et la dictature de mettre en place des élections libres et transparentes, d’assurer l’alternance au pouvoir et d’affirmer une société civile forte et déterminée à défendre ses acquis juridiques et sociaux.

Beaucoup de défis ensuite: d’énormes disparités économiques qui continuent à cliver le pays, un taux de chômage endémique surtout chez les jeunes, des déceptions par rapport aux élites politiques en place, des institutions encore très fragiles et une menace de radicalisation djihadiste violente qu’on ne peut plus ignorer, sans parler de la situation sécuritaire dans un pays entouré par la Libye et l’Algérie.

Nos interlocuteurs du Quartet, le Bâtonnier, l’UGTT, l’UTICA et la Ligue tunisienne des droits de l’homme, ont tous lancé le même appel à la Belgique et au reste du monde:  « Soutenez la Tunisie au-delà des belles paroles, Investissez, Relancez le tourisme, Créons des liens et des ponts entre nos pays si semblables à de nombreux égards”.

Cinq ans après le cri de désespoir de Mohammed Bouazizi, la lutte que nous devons mener ensemble pour une Tunisie libre, démocratique et prospère ne fait que commencer!

C’est pour cela que je continue avec AIM à soutenir les femmes tunisiennes en politique, véritable vecteurs de changement pour leur pays.